LE
CANAL DE BRIARE :
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Un défi technique
Approvisionner
Paris: une solution relier la Seine à la Loire Le canal de BRIARE, est le
premier canal de jonction à alimentation artificielle. Il a été commencé en
1605 et inauguré en 1642.
Le grand axe commercial français est alors la Loire.
A son embouchure, le port de Nantes, ouvert sur l'Atlantique et le Nouveau
Monde, se trouve à l'abri de toute convoitise étrangère. D'autre part, son
axe Ouest-Est permet d'utiliser les vents d'Ouest dominants pour sa remontée
à la voile, la descente étant assurée grâce au courant.
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Réduire les coûts de transport
Au
XVII siècle le transport par la route est à la fois long et coûteux. Le transport
par bateau revient dix fois moins cher. Autre atout la circulation par eau
offre une plus grande sécurité. L'emplacement de BRIARE fut dicté par la possibilité
d'aménager la Trézée. Se jetant dans la Loire, près de BRIARE, cette rivière
servit en quelque sorte de ligne directrice au tracé du canal de jonction
en direction du Loing, affluent de la Seine. Déjà, au 14e siècle, Charles
V avait songé à un "canal de Loire en Seine", mais, du rêve à la
réalité, le concept mettra deux siècles à devenir techniquement crédible.
Il est l'uvre d'un Tourangeau de génie : Hugues
Cosnier.
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Tactique et stratégie de conquête
Le tracé du canal de Briare a été imaginé
par un groupe d'experts mandatés par le pouvoir royal, car Henri IV et Sully
ne veulent pas se lancer à la légère dans une aventure qui engage les deniers
publics et leur prestige. Ce caractère révolutionnaire (donc à hauts risques
d'échecs) du projet est attesté par le nombre de soumissionnaires présents
le 17 janvier 1604 devant le roi en son château du Louvre: deux seulement
dont Hugues Cosnier. Déçu par le petit nombre de candidats, malgré l'abondante
publicité faite à Paris et dans le centre de la France, Henri IV décide
de reporter l'adjudication au 5 février. Quatre hommes se retrouvent en
lice, dont Hugues Cosnier toujours qui finira par l'emporter avec une offre
de 505 000 livres "à l'extinction de la chandelle, sans qu'il se soit
trouvé quelqu'un qui ait voulu moins dire". La somme convenue sera
réglée en six paiements égaux, de 6 mois en 6 mois. A titre de garantie,
Hugues Cosnier doit fournir un cautionnement de 84 166 livres pour les avances
qui lui sont consenties, et de 40 000 livres pour l'achèvement des travaux.
(une livre valant alors 280 de nos francs actuels ).
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- Une épopée de 37 ans
- Le chantier du canal de Briare débute
le 20 juin 1605. Douze mille hommes sont mobilisés pour les travaux de creusement
et de terrassement qui déclenchent aussitôt la colère des expropriés, particulièrement
les nobles mécontents des indemnités allouées par Sully et jugées ridiculement
faibles. Henri IV suit avec grand intérêt l'évolution d'un chantier qui
se verra brutalement stoppé à cause de Ravaillac. Pendant prés de vingt
ans, le canal de Briare est laissé à l'abandon. La disgrâce de Sully, consécutive
à la mort d'Henri IV, porte un coup terrible à l'entrepreneur qui ne désarme
pas et parvient à intéresser le marquis d'Effiat, surintendant des Finances.
On établit de nouveaux plans mais la mort de Cosnier en 1629, puis celle
du marquis d'Effiat en 1632 mettent provisoirement un terme au projet de
canal de Loire en Seine. En 1635 apparaissent trois candidats à la reprise
des travaux, trois bourgeois de l'administration des finances. Guillaume
Boutheroue est receveur des aides et tailles, son frère François est un
bourgeois d'Orléans. Le troisième, Jacques Guyon, est également un receveur
des aides et tailles. Par lettres patentes, Louis XIII, en 1638, agrée leur
offre en limitant le délai d'achèvement à quatre ans.
- L'inauguration du canal de Briare a lieu en septembre
1642. A cette occasion, Louis XIII accorde une gratification de 100 livres
au premier marinier qui emprunte les 56,250 kilomètres de sa voie d'eau.
Un mois plus tard, le cardinal de Richelieu, très malade, transite par Briare
dans sa remontée de Perpignan à Paris.
- Sources documentaires: dossier journal de
Gien (Centenaire du pont canal) du 16/05/1996
- et le site http://www.caesium.fr/odyssee/pub/p2313f04.html/
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